Savoir dire non sans culpabiliser et rester en paix avec soi-même. Difficile. Surtout lorsque l’on a l’habitude de dire amen à toutes les sollicitations. Rendre service est quelque chose de noble, en Islam de surcroît. Mais ici, il s’agit de dire oui alors que l’on en a réellement pas envie, ou que cela sort de nos capacités. A quoi bon accepter une requête si au fond de nous nous en souffrons, que le cœur n’y est pas. Si vous êtes de celles et ceux qui ne refusent jamais rien par facilité ou manque de répondant, ce petit billet est fait pour vous !

 

Savoir dire non : un besoin presque vital

Ami(e)s, famille, collègue(s), nous sommes sollicitées de toutes parts pour rendre service. Si certains le font avec parcimonie, beaucoup profitent de la gentillesse voire de la faiblesse de leur interlocuteur. Pourquoi est-il vital de savoir non à certains moments ? Il ne s’agit pas là de marque d’égoïsme, seulement parfois, il est important de mettre des limites, hola, là où les gens prennent trop leurs aises. Gentille oui, bonne poire non 🙂 ! Il en va de votre bien-être.

On ne sort plus d’excuses

Bien souvent, lorsque l’on nous demande un service et que l’on veut refuser, on se confond en excuses. Parfois, certain(e)s iront même jusqu’à tomber dans le mensonge. Il n’ y a rien de mal à refuser et nul ne nous oblige à nous justifier ou à mentir. Il est certain qu’il est délicat de blesser l’autre. Vous n’avez pas à avoir peur de baisser dans l’estime de l’autre puisqu’une relation ne doit pas être basée sur des intérêts et que le refus est un droit qui vous est légitime.  Contentez-vous d’une réponse fermée pour éviter les questions et les éparpillements ^^! Un bref : « je ne peux pas » est beaucoup plus simple que « j’aurais bien aimé te rendre service mais tu sais …bla,bla, bla…..bla,bla, bla ».

Je prends le temps de réfléchir à ma réponse

Pourquoi nous empressons-nous de vouloir absolument répondre à une sollicitation ? Qui nous oblige ? Prenez le temps de réfléchir à votre réponse, d’analyser la situation, de peser le pour et le contre. Inutile de vous engager dans une promesse qui ne profitera qu’à votre interlocuteur alors que vous êtes en réalité le(a) principal(e) intéressé(e). Si vous n’avez pas envie de vous rendre à un endroit, que vous ne pouvez pas faire une course ou du baby-sitting ou prêter de l’argent par exemple, inutile de vous mettre dans des situations embarrassantes. Demandez un temps de réflexion en ne répondant pas sur le champ. On ne vous haïra pas parce que vous avez refusé ou pris votre temps 😉 !

Avoir l’art et la manière de refuser

Refuser un service, une invitation ou toute autre sollicitation ne signifie pas être agressif. Il doit y avoir l’art et la manière dans nos propos. Nous devons rester fermes et polis, doux et souriants. « Cette fois-ci  je ne peux pas. Peut-être une prochaine fois in cha Allah ! » Ne soyez pas distants et garder un bon rapport avec votre interlocuteur. L’empathie appelle l’empathie ! Personne ne vous en voudra avec une bonne parole et un sourire !

 

Ne pas revenir sur ses paroles

Il se peut qu’après avoir dit non à votre entourage, vous soyez pris de remords. Cela vous travaille à un tel point que vous culpabilisez et que vous vous sentez presque obligés d’appeler pour revenir sur vos paroles. Et bien sachez qu’il ne faut surtout pas faire ça ! Rester ferme est la meilleure des choses à faire. Même si votre ami(e) ou membre de votre famille vous sort toute une plaidoirie pour que vous changiez d’avis, laissez-le avancer ses arguments en l’écoutant attentivement. Une écoute bienveillante, pleine, mais qui ne doit pas vous faire revenir sur vos paroles. N’oubliez pas que si vous avez refusé au départ c’est que vous aviez de bonnes raisons de le faire !

On remet ça ?

Un goûter, un dîner, une balade, une discussion, une course ; peu importe ce que l’on vous a demandé, votre refus n’est pas forcément catégorique, définitif. On s’explique. Votre frère (soeur) a besoin que vous alliez faire les magasins ensemble ou aimerait passer chez vous discuter autour d’un bon thé à la menthe, mais, vous n’êtes pas disponible. Plutôt que de refuser catégoriquement, vos pouvez très bien reporter ce moment à un jour où vous serez plus libre. Si vous en avez envie bien évidemment.

 

Rendre service en Islam

Il est bon de rappeler que rendre service en Islam est très méritoire et très encouragé. L’altruisme, la solidarité, le souci de l’autre, l’entraide sont très encouragés dans notre religion. À ce sujet, le prophète -aleyhi salatou wa sallam a dit- : « Allah vient en aide au serviteur tant que ce dernier vient en aide à son frère. » et « celui qui s’occupe des besoins de son frère alors Allah s’occupera de ses besoins. » (Ahadiths rapportés par l’Imam Mouslim). L’on doit savoir distinguer entre la nécessité et le secondaire. Nous devons être au service de nos frères et soeurs dans la limite de nos capacités. Nous devons aussi faire attention à ne pas tomber dans cet individualisme qui nous a tués à petit feu.

 

Savoir dire non, c’est savoir s’affirmer. Mais c’est aussi s’épargner des contraintes. Qu’Allah fasse en sorte que nous soyons utiles à notre entourage et que nous trouvions un équilibre dans tout cela. Ne pas pouvoir rendre service ne veut pas dire être mauvais. En revanche, c’est un moyen d’accepter que nos capacités sont limitées et que notre santé mentale est aussi importante. Dire oui pour faire plaisir et en souffrir : à quoi bon ? Et vous chères lectrices, savez-vous dire non ?