{ Vous avez certes dans les bestiaux, un sujet de méditation. Nous vous donnons à boire de ce qu’ils ont dans le ventre, et vous y trouvez également maintes utilités.} » dit Allah dans la sourate Les croyants .
Malheureusement, entre rites d’abattages douteux, abandons, parcs animaliers et autre, les maltraitances sont devenues monnaie courante aujourd’hui. Une partie de la communauté oublie un peu trop souvent qu’il est de notre devoir de traiter les animaux convenablement. Malgré tout, certaines sœurs comme Maëva en sont bien conscientes. D’ailleurs, elle a fait de la protection animale son combat au quotidien. On vous la présente.
Maëva est une jeune femme de 23 ans. Alors qu’elle est issue d’une famille totalement athée, il y a quelques années, elle se questionne sur la création : « D’où vient-elle ? Et dans quel but ? Pourquoi le ciel ? Pourquoi les arbres ? Pourquoi les animaux et tant de diversité au sein des espèces ? » Ces questions s’ajoutant à la fréquentations de quelques amis musulmans marquent le début de son cheminement spirituel. Ensuite, vient le moment de la lecture du Coran. Elle y trouve quelques réponses puis, petit à petit, Maëva devient musulmane par la grâce d’Allah.
La protection animale, un engagement depuis l’enfance
Maëva est sensibilisée très jeune à la bientraitance et au respect des animaux. Lors de sa conversion, l’Islam renforce ses engagements. Elle découvre, grâce à la religion, un immense respect du monde qui nous entoure. Créatures, plantes ou environnement, tout lui apparaît comme une Amana, un dépôt, sur lequel nous devrons rendre des comptes. « Alors oui, je grogne lorsque je vois des papiers par terre qui viennent altérer le paysage ou en voyant des gens qui abandonnent leurs animaux ; mais c’est le fruit d’une fusion entre ma personnalité et ma religion. » explique-t-elle.
Du BTS négociation à la triple formation animalière
Plutôt brillante dans les études, Maëva se retrouve au lycée avec une forte aversion pour les sciences ! Elle atterrit donc en section gestion des ressources humaines (STG). Son bac en poche, elle continue avec un BTS Négociation Relation Client sans trop d’enthousiasme, « histoire de dire, je fais un bac +2 » comme elle dit ! Elle l’obtient les doigts dans le nez Allahy barek, mais alors, qu’est-ce qu’elle s’ennuie ! Une fois le BTS obtenu, vient alors le moment de la question existentielle : « Et maintenant, je fais quoi ? ». C’est le début d’une succession de petits jobs qui ne lui permettent pas de s’épanouir.
Puis, elle a une révélation. Elle se dit : « Pourquoi ne pas reprendre des études dans ce que j’aime par-dessus tout ? Le domaine animalier ! ». Le domaine des sciences étant son pire ennemi, on oublie le métier de vétérinaire. Elle entreprend donc une formation de conseillère en animalerie. Cependant, ce n’est pas suffisant pour notre justicière : « Oui mais moi ce que je voulais, c’était sauver des animaux ! Ben oui, la protection animale ce n’est pas rester coincée dans une animalerie à donner des conseils non, je voulais être plus active moi ! ». Qu’à cela ne tienne, c’est parti pour une seconde formation de maître de refuge ! Elle se donne à fond, mais reste sur sa faim. Trop court à son goût, elle en veut encore ! Pour boucler la boucle, elle se forme, il y a quelques mois, aux premiers secours animaliers. Joli parcours ma sha Allah !
De Suzi handicap à la protection des dauphins
À force de s’indigner devant des actes de cruauté et des vidéos ignobles sur le web, elle ne supporte plus d’être impuissante. Elle souhaite tenter quelque chose. Il y a à peu près un an, elle décide de sensibiliser les sœurs à la cause animale via un projet. Son moyen de prédilection : le web.
Au début, elle met en place des ventes solidaires au profit d’une association appelée Suzi handicap animal. Cette association prend en charge les animaux dont personne ne veut car ils sont incontinents, aveugles, borgnes ou encore sur trois pattes. « Certaines commerçantes se sont d’ailleurs portées volontaires afin de m’aider dans cette mission ; notamment, Autour du Kitab et Les deux roses que je remercie encore grandement. » précise-t-elle. Elle réussit donc à récolter une somme assez importante pour l’association.
En avançant dans ses études, elle souhaite s’atteler à une autre cause toute aussi noble : les dauphins et leurs asservissement au profit des parcs marins. Son projet « Sauvons les dauphins ! » naît après qu’elle ait passé du temps dans un parc marin auprès de dauphins et d’orques. « J’ai eu un choc. » confie-telle. « Tout le monde doit connaître l’envers du décor pour tenter un jour de faire cesser ça. ».
Elle estime que toutes les espèces méritent d’être défendues mais que malheureusement, cette problématique liée aux dauphins est bien trop peu médiatisée. Selon elle, le problème est le suivant : « On persiste dans l’ignorance et on cautionne parfois des pratiques qu’on ne peut imaginer. Les dauphins, certes, on n’en croise pas tous les quatre matins. Mais ils sont très sérieusement en danger et les trois-quarts des gens l’ignorent, surtout nos sœurs qui aiment beaucoup emmener leurs petits mouflets dans les différents parcs et zoos à proximité. On apprend parfois de belles bêtises à nos enfants, sans même le savoir. C’est contre cela que je veux lutter. Transmettre l’injustice à nos enfants n’a rien de pédagogique. » Malheureusement, elle se sent toujours impuissante et tout cela continue de l’indigner mais au moins, elle essaye d’y mettre un terme, à sa façon, avec les moyens dont elle dispose.
Une Oumma super réactive !
Abû Mass’ûd (ra) dit : « Alors que nous étions en voyage avec le Messager d’Allah, prière et salut d’Allah sur lui, il s’en alla faire ses besoins. Nous vîmes alors un oiseau avec ses deux petits. Nous prîmes les deux oisillons et leur mère se mit à voler au-dessus de nos têtes. À ce moment arriva le Prophète, (sws) qui dit : « Qui a fait de la peine à cet oiseau en lui prenant ses petits ? Allez, rendez-lui ses enfants ! » Il vit aussi une colonie de fourmis que nous avions brûlée. Il dit : « Qui a brûlé cette colonie ? » Nous dîmes : « Nous. » Il dit : « Il n’appartient qu’au Maître du Feu (Allah) de châtier par le feu. » (Abû Dâwûd).
Au regard de ce hadith, on comprend que notre exemple, l’être humain le plus parfait était d’une douceur et d’une sagesse inouïe envers les animaux. Alors, même si Maëva n’y croyait pas trop, elle est ravie de la façon dont la Oumma a accueilli son projet. « Contre toute attente, les sœurs m’ont complètement suivie ! Les ventes solidaires ont cartonné, les idées de bonnes actions également. Je suis souvent contactée pour des conseils, je reçois des dessins de dauphins, des cadeaux ou des petits mots de soutien lorsque j’ai envie de tout laisser tomber. ». C’est cet enthousiasme qui a aussi contribué à la motiver à poursuivre, parce que la maltraitance animale lui cause une véritable souffrance, c’est un combat qui la prend aux tripes.
En revanche, dans ce noble combat quelques « opposantes » sont venues perturber Maëva avec des phrases du type : « Tu ne vois pas que tu déprimes tout le monde avec tes animaux ? C’est bon à la fin, tu crois quoi ? Que tu vas pouvoir sauver le monde en saoulant tout le monde avec ça ? ». Toutefois, on ne retient que le positif et on souhaite à cette sœur d’avoir la baraka dans son projet ! Qu’Allah la préserve de tout mal et lui facilite dans ce combat.
Allahuma Amin.
Un petit mot pour la fin Maëva ? « Un geste est à la portée de chacun. Mettre à manger aux oiseaux dans son jardin durant l’hiver, servir des croquettes à un petit chat errant, offrir une couverture à un SDF et son chien… chacun peut œuvrer selon ses moyens et son intention. »
Vous aussi, vous aimeriez ajouter votre pierre à l’édifice et participer à ce combat ou bien, vous souhaiteriez poser des questions à Maëva ? Rejoignez-là sur les réseaux :
Instagram : maeva__takecareofanimals
Facebook : Maëva Jennah (protection animale)
Salamou’alaykunna
Allahoumma Barak Qu’Allah l’a préserve et lui ouvre les portes du paradis pour tout ce qu’elle fait pour eux car certes les animaux aussi réclamerait Qu’Allah leur rende justice yawm al qiyama alors craignons Allah.