Chaque être humain, tout croyant qu’il est, est amené à connaître, à un moment ou un autre, l’angoisse, le doute, la tristesse, la mélancolie.

Ces sentiments, et d’autres encore, sont naturels et il convient de les accepter. Le problème se pose lorsque l’un ou plusieurs de ces sentiments deviennent récurrents et que l’on ne sait plus quoi faire pour retrouver le moral. Là où bon nombre d’individus se tournent vers la médication, quand d’autres, en quête de sens, multiplient les activités sportives ou, plus ou moins, spirituelles et que les plus malheureux se perdent, le musulman sait que le réconfort et la solution se trouvent auprès de Dieu Tout-Puissant.

 

guerir-angoisse

Le Prophète Muhammad, paix et bénédiction sur lui, nous enseigne dans un hadith rapporté par Al-Bukhari et Muslim que « tous les maux qui affligent le musulman, qu’il s’agisse de fatigue, de maladie, de soucis, de tristesse, de préjudices, d’afflictions (de tous ordres) jusqu’à l’épine qui le blesse sont autant de motifs que Dieu allègue pour absoudre ses péchés. » (traduction rapprochée)

Ainsi, même la tristesse passagère est une bénédiction dans la vie du croyant. Elle peut même être une source de joie et de récompense dans l’au-delà si elle est accompagnée de patience face à une épreuve ou si elle fait suite à un péché dont on se repent.

Lorsqu’elle devient chronique, en revanche, elle est un problème qu’il faut résoudre rapidement; d’une part car elle entraîne souvent d’autres maux, et d’autre part car la satisfaction face au décret d’Allah fait partie intégrante de la foi et de la confiance en Dieu.

Voici, donc, une liste de clés et de conseils pratiques pour guérir des angoisses et se sortir, avec l’aide d’Allah et selon Sa volonté, d’un état dépressif.

En espérant que cette liste et ce rappel profitent aux croyants, j’implore Allah de me pardonner si des erreurs s’y sont glissées et c’est à Lui Seul que revient la louange. Et Allah est plus Savant !

  • Accepter, reconnaître et professer l’unicité, at-Tawhîd. En effet, l’égarement, la mécréance et l’associationnisme sont les causes principales des angoisses existentielles.
  • L’accomplissement des bonnes œuvres. Une fois la foi installée dans le cœur, cette dernière, pour vivre, croître et s’épanouir, doit s’accompagner des œuvres pies qui plaisent à Dieu; à commencer par la prière obligatoire, as-Salât, qui est une source de réconfort inestimable.
  • La science utile. Plus le savoir du croyant s’accroît, plus son âme s’élève et s’épanouit.
  • Le repentir, at-Tawbâ. Se repentir sincèrement, et revenir à Dieu, est une source d’apaisement pour l’âme et le cœur.
  • Évoquer Dieu en permanence, en tout lieu et tout moment. Le dhikr est un moyen efficace d’apaisement et de réconfort: sentir la présence du Très-Haut constamment rassure et dissipe l’affliction.
  • La bienfaisance envers autrui. Se montrer charitable et généreux avec les gens, quels qu’ils soient, est source de bonheur; la bonté appelle la bonté et donne du baume au cœur.
  • Cultiver son courage. Se forcer, coûte que coûte, à être brave en toutes circonstances élève l’âme et la noblesse de caractère.
  • Purifier le cœur des défauts blâmables et usants, tels que la jalousie, la rancune, l’envie… Il s’agit d’une gymnastique mentale et spirituelle des plus bénéfique ! Ces défauts sont sources d’inimité et fatiguent la personne qui les ressent. D’ailleurs, on interrogea un jour le Messager d’Allah, sur lui la paix et la bénédiction, quant au meilleur des gens. Il répondit « celui dont le cœur est propre (makhmûmu-l-qalbi) et les propos véridiques » (…) « il s’agit du coeur pieux, pur, exempt de tous péchés et de toute injustice, toute haine et toute jalousie ». (rapporté par Ibn Mâja, n°4216)
  • Eviter le superflu en ce qui concerne les pensées, les propos (proférés et entendus), la fréquentation des gens, la nourriture et le sommeil. Il va sans dire que se limiter à l’essentiel évite beaucoup de fatigue et de tracas !
  • S’occuper par une activité utile ou un savoir bénéfique. Ceci permet effectivement de dissiper les pensées négatives, sources de stress, en occupant son esprit et sa concentration ailleurs.
  • Concentrer son énergie et son attention sur le moment présent. En évitant de trop se projeter dans le futur ou de revenir sur le passé, on s’évite des angoisses futiles et des afflictions inutiles.
  • Porter un regard méditatif sur ceux dont la situation est inférieure à la nôtre, en ce qui concerne les biens, la santé, la situation. Ceci pour éviter que l’envie s’installe dans notre cœur en s’arrêtant sur ceux qui possèdent plus.
  • S’efforcer d’oublier les malheurs passés. Ne pas revenir sur ce qui nous a atteint et contre quoi on ne pouvait rien est un exercice mental des plus important. Le passé est derrière nous et doit y rester !
  • S’en remettre à Allah, placer sa confiance en Lui. S’appuyer sur l’aide et le secours de Celui qui ne meurt pas, en Lui demandant indulgence et protection est le meilleur remède pour le croyant. Il est évident que l’adoration, comme les moyens de subsistance, doivent être licites et agréés par le Tout-Puissant.
  • Se rappeler de la mort et de la brièveté de la vie d’ici-bas. Le croyant raisonnable fera ainsi en sorte de ne pas écourter le peu de temps passé sur terre en se torturant l’esprit de pensées négatives et de préoccupations futiles.
  • Adopter l’habitude de relativiser les épreuves et les malheurs subis, d’une part en les comparant aux bienfaits dont on jouit déjà, d’autre part en imaginant ce qui aurait pu arriver de pire. En habituant son esprit à raisonner ainsi, il sera plus aisé d’accepter sereinement le décret d’Allah à son encontre et de minimiser l’impact de l’épreuve sur son quotidien.
  • N’accorder aucune importance aux torts des gens à notre encontre. Ceci est d’autant plus vrai en ce qui concerne les propos déplacés. La personne qui insulte un tiers, le fait à son propre détriment. Le croyant victime de calomnie ou d’une autre injustice trouvera réparation auprès de son Seigneur.
  • Lors d’un service rendu, il convient de n’attendre aucune gratitude sinon la récompense d’Allah. La bienfaisance du croyant envers les autres, notamment ses proches parents, doit être un acte d’adoration, exclusivement voué à Dieu : { C’est pour la face de Dieu (liwajhi l-Llâh : pour l’amour de Dieu) que nous vous nourrissons; nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude.} (Quran 76.9) En adoptant cet état d’esprit, on s’évite bon nombre de ressentiments et de déceptions.
  • Se hâter de terminer les tâches pénibles et ne jamais repousser à plus tard ce qui peut être entrepris à l’instant. Une tâche terminée en son temps évite de s’imposer du stress supplémentaire et inutile et de surcroît nous laisse le temps de nous occuper de quelque chose de plus plaisant.
  • Favoriser ce qui nous est utile dans nos vies profane et religieuses, le placer au centre de nos préoccupations et œuvrer pour le réaliser. Lorsqu’un projet nous importe, il faut s’appuyer sur Dieu d’abord et avant tout, placer sa confiance en Lui, puis chercher conseil auprès des gens. La prière de consultation1 est nécessaire avant de prendre une décision et il est important également de ne pas révéler la nature de ses projets à un grand nombre de personne; le Prophète, paix et bénédiction sur lui, nous a enseigné à ce propos : « Favorisez la réussite de vos projets en ne les dévoilant a personne, car chaque personne ayant recu un bienfait a un envieux (jaloux). » (rapporté par At-Tirmidhi)
  • Évoquer les bienfaits accordés par Allah, qu’ils soient apparents ou cachés. Les connaître et s’en souvenir contribue à chasser la tristesse et fait grandir l’amour de Dieu. { Si vous comptiez les bienfaits de Dieu, vous ne sauriez les dénombrer. } (Quran 14.34)
  • Dans ses relations avec ses proches, le croyant doit s’attarder sur les qualités de la personne et non sur ses défauts. Etre ainsi capable de comparer ses qualités à ses défauts et ne garder que le positif de sa personnalité garantira au croyant de maintenir de bonnes relations avec cet individu. Le Prophète, paix et bénédiction sur lui, a dit « Un croyant ne déteste jamais une croyante (son épouse). Si l’un de ses comportements provoque sa répulsion, il y a (sûrement) en elle ce qui provoque sa satisfaction. » (rapporté par Muslim)
  • Enfin il est primordial pour le croyant, en tout temps mais encore plus lorsqu’on est éprouvé et submergé par la tristesse, d’implorer Allah d’améliorer en bien tout ce qui le concerne. La meilleure invocation qui ait été rapportée à ce propos est la suivante : « Ô Dieu ! Améliore en bien mon [attachement à la ] religion, car ceci me protège [de l’enfer]. Améliore en bien mes affaires mondaines, car ceci me permet de vivre. Améliore en bien ma situation dans l’au-delà, car c’est mon inévitable destination. Fais que ma vie dans ce monde soit un surplus de toutes sortes de bien, et que ma mort soit une délivrance de toutes sortes de mal. » (rapporté par Muslim)

 

En ce qui concerne plus particulièrement la tristesse, il y a cette magnifique invocation rapportée du Prophète, paix et bénédiction sur lui : Ô Seigneur ! Je suis Ton serviteur, fils de Ton serviteur, fils de Ta servante, mon (front, base du départ des cheveux) toupet est dans Ta main. Ton jugement s’accomplit sur moi, Ton décret sur moi est juste. Par les noms qui T’appartiennent avec lesquels Tu T’es nommé, ou que Tu as révélé dans Ton Livre ou que Tu as enseigné à l’une de Tes créatures, ou bien que Tu as gardé secret dans Ta science de l’inconnu, je Te demande de rendre le Coran le printemps de mon coeur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la fin de mes soucis.

 

En espérant, par la grâce de Dieu le Très-Haut, que l’un de ces conseils puisse être profitable à un frère ou une soeur, rappelons que le meilleur remède qu’Allah dans Sa miséricorde nous ait accordé reste le Saint Coran, receuil de Sa parole :

{ Ceux qui ont cru et dont les cœurs s’apaisent à l’évocation d’Allah ; n’est-ce point par l’évocation d’Allah que les cœurs s’apaisent ?  } (Quran 13.28)

Quiconque cherche le réconfort auprès d’Allah, en toute sincérité, certes le trouvera et d’autres conseils pratiques peuvent être trouvés dans le Saint Coran et la sunna authentique. La médecine prophétique peut également s’avérer utile pour guérir les maux de l’esprit avec la volonté d’Allah.

Qu’Allah nous guide et nous maintienne sur le droit chemin, qu’Il nous rende satisfaits de Son décret envers nous et agrée nos oeuvres.

Amin.

 

1 « Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم nous enseignait la consultation dans toutes les décisions à prendre comme il nous enseignait le Coran.

Il disait : « Lorsque l’un de vous décide de faire quelque chose, qu’il fasse deux rak’ât autres que les prières obligatoires, puis qu’il dise :

Ô Seigneur ! Je Te consulte de par Ta connaissance et je T’implore de m’accorder le pouvoir de Ton pouvoir et je Te demande cde Ton immense générosité. Car Tu es certes capable et je suis incapable, Tu sais tout tandis que moi je ne sais pas, et c’est Toi le Grand Connaisseur de tout ce qui est inconnu. Ô Seigneur ! Si Tu sais que cette chose – et il nomme clairement la chose en question – est une source de bien pour moi dans ma religion, dan s ma vie présente et dans ma vie future (ou il dit : ici-bas et dans l’au-delà) destine-la-moi et facilite-la-moi puis bénis-la-moi. Et si Tu sais que cette chose est pour moi une source de mal dans ma religion, dans ma vie présente et dans ma vie future (ou il dit : ici-bas et dans l’au-delà) détourne-la de moi et détourne-moi d’elle et prédestine-moi le bien là où il se trouve puis rends-moi satisfait de cette décision.

N’éprouvera jamais de remords celui qui consulte son Seigneur et prend conseil auprès des hommes croyants vertueux et agit avec détermination dans toutes ses affaires, Allah le Glorieux a dit : « Et consulte-les à propos des affaires, puis une fois que tu t’es décidé, confie-toi donc à Allah. »

 

En arabe :

اللّهُـمَّ إِنِّـي أَسْتَخيـرُكَ بِعِاْـمِك، وَأسْتَقْـدِرُكَ بِقُـدْرَتِـك، وَأَسْـألُـكَ مِنْ فَضْـلِكَ العَظـيم، فَإِنَّـكَ تَقْـدِرُ وَلا أَقْـدِر، وَتَـعْلَـمُ وَلا أَعْلَـم، وَأَنْـتَ عَلاّمُ الغُـيوب، اللّهُـمَّ إِنْ كُنْـتَ تَعْـلَمُ أَنَّ هـذا الأمْـرَ- وَيُسَـمِّي حاجَتَـه – خَـيْرٌ لي في دينـي وَمَعـاشي وَعاقِـبَةِ أَمْـري، فَاقْـدُرْهُ لي وَيَسِّـرْهُ لي ثـمَّ بارِكْ لي فيـه، وَإِنْ كُنْـتَ تَعْـلَمُ أَنَّ هـذا الأمْـرَ شَـرٌ لي في دينـي وَمَعـاشي وَعاقِـبَةِ أَمْـري، فَاصْرِفْـهُ عني وَاصْرِفْني عَنْـهُ وَاقْـدُرْ لي الخَـيْرَ حَيْـثُ كانَ ثُـمَّ أَرْضِـني بِـه

 

En phonétique :

Allâhumma innî astakhîruka bi-cilmika wa astaqdiruka bi-qudratika, wa as-aluka min fadlika-l-cazîmi. Fa-innaka taqdiru wa lâ aqdiru, wa taclamu wa lâ aclamu, wa anta callâmu-l-ghuyûbi. Allâhumma in kunta taclamu anna hâdhâ-l-amra (que l’on explicite) khayrun lî fî dînî wa macâshî, wa câqibati amrî (ou : câjilihi wa âjilihi) fa-qdurhu lî, wa yassirhu lî, thumma bârik lî fîhi. Wa in kunta taclamu anna hâdhâ-l-amra (que l’on explicite) sharrun lî fî dînî wa macâshî, , wa câqibati amrî (ou : câjilihi wa âjilihi) fa-srifhu cannî, wa srifnî canhu, wa qdur lî-l-khayra haythu kâna thumma arddinî bihi.


DÉCOUVREZ LA RÉDACTRICE

Tamara, alias Umm Poupounette « J’ai 25 ans et suis suissesse d’origine, convertie, al hamduliLlah. Jaime lire, discuter, la photo (paysages) et bien sûr pouponner ! Mon fb est public car j’aime et recherche l’échange  »