Les bienfaits de la solitude sont nombreux, et pourtant combien sommes-nous à la fuir ? Se retrouver avec soi-même, découvrir sa véritable nature, sentir son moi , s’émouvoir et frémir … La solitude est belle tant elle éduque et pousse à réfléchir.  Instant cogito chez Avenue des Soeurs aujourd’hui où l’on dissèque avec vous la solitude pour en saisir ses bénéfices  !

Il existe plusieurs solitudes

Il existe plusieurs solitudes : celles qui vous isolent, vous emprisonnent et vous coupent avec tout contact social, professionnel et humain. Et puis il y a celles qui vous sont bénéfiques et c’est à ces dernières que nous allons nous intéresser : la solitude en tant que rendez-vous avec soi, un tête à tête consentant et consenti et conscient. Une invitation à faire une introspection douce, et complice. Elle demande une préparation, comme des préliminaires.

Un tête à tête avec soi-même

La solitude est belle et pour l’apprécier à sa juste valeur, il convient de l’accueillir comme il se doit pour en tirer tous ses enseignements, ses bienfaits. Pour ce faire, choisissez un endroit propice au calme, au doux isolement, bien loin des tumultes urbains, au beau milieu des silences champêtres. Juste ce qu’il faut comme atmosphère feutrée et disposée à une écoute absolue de soi, des discours du corps et du cœur, qui passe également par le mental. Il est important de rester vivant au monde sans pour autant en être happé ou coupé. On le (re)gardera en filigrane pour en réduire les tumultes, l’agressivité et les agressions. Ses agressions.

Une pause bien méritée

La solitude  permet d’avancer, de faire le point, de se faire du bien. Un break mérité qui s’invite comme une pause enchanteresse. Elle nous permet un choix de lieu, d’objet à observer, à traduire en calme et sérénité comme un problème rapporté à la notion d’équation.

La solitude est une analyse avertie et saine.

Un moment de ressourcement au plus profond de soi.

Elle ne doit pas se faire insistante mais juste une présence bienveillante pour se parler franchement et s’autoévaluer, réajuster ses émotions qui souvent prennent le dessus dans l’urgence et la précipitation.

Se séparer pour mieux se retrouver

La solitude, s’offrir des moments esseulés, est sans doute le meilleur moyen d’apprendre à se détacher de l’autre, des autres, tout en acquérant confiance et sérénité. J’apprends à être seule sans éprouver la moindre angoisse, la moindre crainte, la moindre appréhension. Certes la personne dont j’ignore toutes les facettes est « MOI », mais je n’ai pas plus peur de me retrouver avec elle. De plus, elle est permet de mieux apprécier la présence de l’autre lorsque l’on se retrouve. Passagère, presque éphémère, petit à petit, cette solitude que je fuyais devient rassurante, voire salutaire. En effet, après m’être retrouvée avec moi-même, je suis plus prête à entrer « contact » avec l’autre. C’est en quelque sorte se séparer pour mieux se retrouver.

Lâcher prise

Ce que la solitude a de bon, c’est qu’elle est un véritable passe au laisser-aller. On s’autorise à ouvrir toutes les frontières de l’imagination, on se surprend à rêver, à s’autoriser ces voyages de pensée en pensée que l’on n’ose plus s’octroyer. Or, il est important, pour ne pas dire vital, de se laisser aller à ses pensées, de chercher à ces connections que l’on peut établir entre nos rêves et nous. Laissez parler vos désirs, votre imagination et votre créativité s’exprimer. Autorisez-vous cette connexion avec votre moi intérieur.

Cultiver son jardin secret

Cette solitude permet de cultiver son jardin secret en ce sens que l’on peut se laisser aller à ses émotions sans craindre le jugement des autres. Toute cette frustration que l’on garde au fond de soi, l’on va l’extérioriser pour mieux s’en débarrasser. Envie de flâner, envie de crier, envie de colère, envie de pleurer, ces peines, ces colères, cette tristesse, tout ce que vous refoulez en public, cette solitude va se l’autoriser. Un secret que l’on cultive mais que l’on ne porte plus avec culpabilité.

Construire son identité

La solitude est un excellent moyen de construire son identité. Elle est telle un théâtre où différents personnages se rencontrent. Nos “moi” différents, celui de l’enfance, de l’adolescence et celui de l’adulte. Une introspection mais également une découverte. C’est comprendre cet enfant qui a mûri, respecter les choix qu’il a pris sans porter de jugement, ni émettre d’avis. Ce cheminement permet de finalement mieux comprendre qui l’on est aujourd’hui et quelle personne l’on a envie de devenir. Être seul c’est se rendre compte de tout notre potentiel, nos capacités, nos forces. On se surprend même à se trouver des qualités que l’on ne voit pas forcément en présence d’autres personnes. Et l’on saisi alors que ces autres qui nous entourent ne sont en réalité là que pour pallier à nos manquements, ces petites choses qui nous manquent. Un appui ; car désormais nous sommes en phase avec nos appétences, nos convictions et nos compétences.

La solitude cette réalité qui nous colle à la peau

Solitaires. Nous le sommes toutes et tous. Mais différemment. Aussi certains ont besoin d’être plus souvent seuls que d’autres. La solitude permet la vie au silence, sa simple présence, vient nous signifier toute l’essence de l’homme, sa raison d’être. Elle nous rappelle que nous étions seuls dans la matrice, que nous sommes sortis seuls, et que nous finirons seuls. Une réalité qui nous permet d’être en paix avec nous-mêmes. La solitude devient alors une force et non une faiblesse. Cette violence que l’on se faisait pour se retrouver en tête à tête, cette agressivité se convertit peu à peu en sagesse. Il ne s’agit pas d’être dans le déni, ou l’isolement total, non mais rester présent au monde sans en être victime, le porter sans plier par son poids, que les souvenirs n’aient que le poids de leur charge c’est-à-dire un juste milieu. Ainsi la vie en est traversée avec plus de distance, et par conséquent plus de sérénité et de tranquillité . Un allègement s’en fait ressentir. Oublier pour avancer et garder en filigrane l’essentiel pour se sentir vivant sans pour autant alourdi par le passé. Tout est dans l’art de savoir doser, l’intensité et la coupure, l’activité et le repos, l’éveil au monde et le sommeil aux pensées négatives.

La solitude a un goût suave que l’on retrouve surtout durant l’office, où front contre terre le cœur s’abandonne au Roi des rois. La prière est sans doute le meilleur moyen de découvrir le petit être que nous sommes, petit, presque insignifiant face au Maître des hommes …