« Récite et monte comme tu le récitais en psalmodiant dans le bas-monde car ta place sera là où tu réciteras le dernier verset que tu connaisses. » (Tirmdhi et Abu Daud)

Au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux,

J’atteste qu’il n’y a de divinité méritant l’adoration qu’Allah seul et sans associé et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et messager.

S’il est certain que le Coran à lui seul constitue un miracle, un guide, une guérison et une miséricorde ; s’il est évident qu’il convient à tout musulman de souhaiter sa compréhension et sa mémorisation pleines et entières, certaines sourates possèdent une valeur singulière et certains mérites spécifiques, sont particulièrement recommandées à l’apprentissage et méritent d’être récitées à des moments particuliers. C’est ce que nous enseigne la sunna du noble Messager, paix et bénédictions d’Allah sur lui.

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La première sourate du Coran « Al-Fatiha », l’ouverture

Nommée aussi « Les sept versets que l’on répète » (ou « les sept répétés ») et « la mère du Coran » (elle est connue sous d’autres noms encore, certaines traditions en rapportant 14), la « fatiha » est la première sourate que le nouveau musulman est tenu d’apprendre. En effet, elle est la seule sourate nécessaire et obligatoire pour l’accomplissement de la prière. Elle est souvent considérée comme renfermant à elle seule l’ensemble de la science contenue dans le Noble Coran. Elle possède en outre de nombreuses vertus que nous a rapportées en ces termes le prophète Muhammad, sur lui la prière et la paix : « Ne t’enseignerais-je pas la plus sublime sourate du Coran avant que tu sortes de la mosquée ? (s’adressant à l’un de ces compagnons, Abu Sa’id Rafi’) (…) « Ô Messager, tu m’as dit que tu m’enseignerais la plus sublime des sourates du Coran. » Il répondit : « Louange à Dieu,. Seigneur de l’Univers ». Cette sourate est (dénommée) les sept versets répétés et elle est la lecture sublime que j’ai reçue. » (Bukhari) ;

« Pendant que Jibrîl (l’ange Gabriel), sur lui la paix, était assis en compagnie du Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, il entendit un son (ressemblant à celui d’une porte qui s’ouvre) au-dessus de lui. Il leva alors la tête et déclara : « Voici une porte du ciel qui a été ouverte aujourd’hui et qui n’avait jamais été ouverte avant ce jour. » Puis un ange en descendit et Jibrîl fit ce commentaire : « Voilà un ange qui vient de descendre sur terre; il n’y est jamais descendu avant ce jour. » L’ange salua et dit au Prophète, sur lui la prière et la paix : « Réjouis-toi car tu as reçu deux lumières qu’aucun prophète avant toi n’avait reçues : « Al-Fatiha » et les derniers versets de la sourate « Al-Baqara.» Tu ne liras pas une seule lettre de l’une de ces deux parties du Coran sans être exaucé. » (Muslim) ;

« Allah dit : « J’ai partagé la prière en deux parts, l’une pour Moi, l’autre pour Mon Serviteur, et à Mon Serviteur ce qu’il demande. Lorsque Mon Serviteur dit : « Louanges à Dieu, Seigneur de l’Univers », Je dis : « Mon Serviteur M’a loué. » Lorsqu’il dit : « Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux. »,  Je dis : « Mon Serviteur M’a rendu les hommages »  Lorsqu’il dit : « Le Maître du Jour de la Rétribution. », Je dis : « Mon Serviteur M’a glorifié. » Lorsqu’il dit : « C’est Toi que nous adorons et c’est Toi que nous implorons. »  Je dis : « Cela Nous concerne Moi et Mon Serviteur, et à Mon Serviteur ce qu’il demande. » Lorsqu’il dit : « Guide-nous vers le droit chemin. Le chemin de ceux que Tu as comblés par Tes bienfaits, non le chemin de ceux qui ont encouru Ta colère ni de ceux qui se sont égarés. »  Je dis : « Cela est pour Mon Serviteur, et à Mon Serviteur ce qu’il demande. » » (Muslim)

« Al-Baqara », la vache

Deuxième sourate du Coran et la plus longue, elle est d’une importance capitale. Elle possède le plus beau verset du Livre saint, « ayat al kursi » (le verset du trône) et est utilisée pour se protéger. A ce titre, le Messager, sur lui la prière et la paix, nous enseigne : « Ne faites pas de vos maisons des tombeaux; certes Satan fuit la maison dans laquelle on lit la sourate « La Vache. » » (Muslim)

Il est également rapporté ces paroles concernant les versets spécifiques de cette sourate : Oubay ibn Ka’b, que Dieu soit satisfait de lui, a rapporté que le Messager, sur lui la prière et la paix, a dit : « Ô, ‘Abou Al-Moundhir, sais-tu quel est le verset du Livre (le Coran) que tu as retenu et qui est le plus sublime ? » Je lui répondis : « Dieu ! Point de divinité à part Lui, le Vivant Celui qui subsiste par lui-même(…) » (verset du trône, 2.255). Il me frappa alors la poitrine et me dit : « La science (qui t’a été octroyée) te singularise, Abou Al-Moundhir. » (Muslim) ;

Le Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui, rapporta également que « Celui qui lit la nuit les deux derniers versets de la sourate « La Vache » cela lui suffit amplement. » (hadith unanimement reconnu authentique) et « Lisez « Az-Zahrawayn » (les deux sourates pleines de lumière) : «Al-Baqara » (La vache) et « Al-‘Imran » (La famille de Imran) car, au Jour de la Résurrection, elles viendront sous la forme de deux nuages (ou de deux bandes d’oiseaux étalant leurs ailes) pour plaider la cause de celui qui les lisait. Lisez la sourate « La Vache » car sa récitation est une bénédiction et son abandon est regrettable; et elle a le pouvoir de réduire à l’impuissance tout ensorcellement. » (Muslim)

« Al-Kahf », la caverne

Dix-huitième sourate du Coran, riche en enseignements, en histoires diverses et paraboles, la sourate la caverne est une sourate qu’il nous est recommandé de lire chaque vendredi, conformément au hadith : « Celui qui lit la sourate la caverne un vendredi, une lumière l’éclairera jusqu’au vendredi suivant. » (Al Hakim et Al Bayhaqi)

Cette sourate a également le mérite de protéger quiconque la connait de l’épreuve du Dajjâl : « Celui qui retient les dix premiers versets (dans une autre version les dix derniers) de la sourate « La Caverne » sera préservé de l’Antéchrist. » (Muslim)

« Al-Mulk », la royauté

Magnifique sourate, la soixante-septième, de trente versets, sa lecture est recommandée régulièrement (certains disent chaque nuit mais cette version du hadith n’a pas été unanimement authentifiée) : « C’est la sourate « Tabaraka », « Al-Mulk » qui protège des supplices de la tombe. » (Al Hakim)

En outre, un autre hadith (jugé authentique par Ibn Taymiyyah et bon par al Albani) mentionne ceci : « Une certaine Sourate du Coran, qui contient trente versets, a intercédé en faveur d’un homme jusqu’à ce qu’il en fût pardonné (pour ses péchés). C’est la Sourate « Tabârak al-ladhî bi-yadihi al-Mulk ». »

« Al-Mou’awoudhat », les sourates protectrices : « Al-Falaq », l’aube naissante et « An-Nas », les hommes, ainsi que la dernière sourate du Coran « Al-Ikhlas », le monothéisme  pur

Les trois dernières sourates du Coran, qui ont l’avantage d’être courtes et donc rapidement apprises avec l’aide de Dieu, sont également d’une grande importance. Les deux dernières sont utilisées elles aussi pour se protéger et se prémunir de tout mal, ainsi que nous l’apprend la sunna : Aicha, que Dieu soit satisfait d’elle, rapporta : « Lorsque Le Prophète tombait malade, il lisait pour lui-même « Al-Mou’awoudhat » (les sourates protectrices) et soufflait dans ses mains ; et quand sa maladie s’aggrava, je les lisais pour lui et je l’aidais à passer ses mains (sur son corps) dans l’espoir d’obtenir leur bénédiction. » (Bukhari)

Elle rapporta aussi : « Lorsque le Prophète allait se mettre au lit chaque nuit, il joignait ses mains puis soufflait dedans et y lisait : « Dis: Il est Dieu, Unique », « Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur de l’aube naissante » et « Dis : Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes ». Ensuite, il passait ses mains sur toutes les parties de son corps qu’il pouvait atteindre, commençant par la tête et le visage, puis (les passant sur) toute la partie antérieure de son corps. Il faisait cela trois fois. »

Quant à la sourate « Al-Ikhlas », à elle seule elle possède une valeur inestimable ! Le Messager de Dieu, sur lui la prière et la paix, s’adressa ainsi à ses compagnons : « L’un de vous serait-il capable de lire le tiers du Coran ? » La chose leur paraissant difficile, ils dirent : « Qui donc parmi nous en serait capable, Ô Messager ? » Il répondit: « Dis : Il est Dieu Unique, Dieu Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons. » équivaut à un tiers du Coran ! » (Bukhari) Il nous est également rapporté que « Celui qui lit dix fois « Dis : Il est Dieu, Unique. Dieu lui construira une maison au Paradis. » (Ahmad)


N’oublions pas que l’apprentissage du Coran, s’il n’est pas obligatoire, est fortement recommandé. En effet, le prophète Muhammad, sur lui la prière et la paix, nous enseigna que « Le meilleur d’entre vous est celui qui apprend le Qur’an et l’enseigne. » (hadith unanimement reconnu authentique). Il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes, des livres, des applications, des logiciels pour aider à la mémorisation du livre saint et de nombreuses écoles offrent des cours à des tarifs tout à fait abordables si personne dans notre entourage n’a la possibilité de travailler avec nous à l’apprentissage de la parole divine.

Néanmoins, chacun sera récompensé en fonction de ses efforts et il ne faut pas désespérer si la mémorisation ou la prononciation nous semble difficile. Au contraire, celui qui fait l’effort pour se rapprocher de Dieu de réciter le Coran avec difficulté sera doublement récompensé ! Il a également été rapporté du Messager, sur lui la prière et la paix, qu’au jour de la résurrection il sera dit au serviteur pieux : « Récite et monte comme tu le récitais en psalmodiant dans le bas-monde car ta place sera là où tu réciteras le dernier verset que tu connaisses. » (Tirmdhi et Abu Daud)

Il va sans dire que connaître par cœur le Noble Coran est sans aucun doute l’un des plus grands bienfaits que le croyant puisse espérer. Chaque sourate, chaque verset, possède d’innombrables richesses, des leçons de vie inestimables, aussi ne nous arrêtons pas aux quelques sourates précitées, même s’il est particulièrement intéressant de régulièrement se pencher dessus.[1]

Implorons Dieu de nous faciliter la compréhension et l’apprentissage de Sa parole et ne ménageons pas nos efforts dans ce sens.


[1] D’autres paroles circulent mentionnant les bienfaits spécifiques d’autres sourates encore. Je ne me suis arrêtée que sur celles bénéficiant de sources sûres et de nombreuses authentifications. On peut néanmoins retenir que le Coran tout entier est un miracle dont chaque lettre lue ou apprise témoignera en notre faveur.