Nous rentrons dans les dix dernières nuits du Ramadan, ces nuits si précieuses parmi lesquelles se cache une nuit plus précieuse encore, la nuit du destin. Pour l’occasion je partage avec vous ce témoignage anonyme d’une de nos sœurs qui a décidé de porter le voile durant l’une de ces nuits.

44 - Soumises à Allah

 

 » As salam ‘alaykum wa rahmatullah wa barakatuh mes chères sœurs,

A l’approche de la fin du Ramadan et de la nuit du destin, j’ai souhaité écrire ce témoignage en espérant qu’il puisse être profitable à certaines d’entre vous qui n’ont pas encore franchit le pas pour porter le voile, ou à toutes celles qui rencontrent des difficultés pour délaisser un interdit, faire un choix religieux important ou autre…

Je suis convertie depuis maintenant plusieurs années al-hamdoulilah. Lorsque je me suis intéressée à l’Islam et que j’ai commencé à ressentir l’envie de me convertir, une chose me faisait peur : le voile ! Pour moi, qui avait été formatée par des fausses idées concernant la liberté de la femme, et qui aimait la mode par-dessus tout, c’était tout simplement inenvisageable de couvrir mon corps de cette façon. Je trouvais que les femmes voilées avaient souvent l’air triste et fermé.

Pourtant, couvrir mes cheveux ne me posait aucun problème. Avant même de devenir musulmane, j’aimais déjà beaucoup porter un turban que je mariais avec ma tenue. Mais le « vrai » voile, c’était tout simplement impossible ! (Qu’Allah me pardonne)

Ce rejet du voile, ne m’a pas empêché d’embrasser l’Islam car j’étais convaincue que c’était la religion de vérité, c’était ce qu’il me manquait dans ma vie : savoir pourquoi j’existe et oeuvrer en conséquence, donner du sens à mes actions.

Et puis au bout de quelques mois où j’avançais à mon rythme dans la religion , ma perception des choses et plus particulièrement du voile a commencé à changé. C’est comme si mon regard s’était transformé. Je ne voyais plus ces femmes de manière superficielle, je les voyais avec l’œil de la foi. Et de plus en plus, je les trouvais belles…

Certaines de ces femmes voilées resplendissaient de pudeur et d’humilité. La foi se lisait sur leur visage. « An-Nour » c’était donc ça… C’était cette lumière que je ne savais pas voir avant, qui m’apparaissait désormais et que je me surprenais à envier secrètement.

Avec ma conversion, j’avais certes rallongé mes vêtements mais passer le cap du voile me semblait être tel une montagne infranchissable. Ma famille, mes amis, mon travail… Qu’allaient-ils dire ? J’allais leur faire du mal … Était-ce vraiment obligatoire en Islam ? Tant de questions qui traversaient mon esprit… Et ce voile qui continuait de m’intriguer, de me fasciner et de m’attirer tel un aimant.

Ramadan approchait, ce serait mon premier mois de jeûne. J’appréhendais ces longues journées sans manger et sans boire (je suis gourmande ! lol) , mais j’avais vraiment hâte de partager ce mois de piété avec mes frères et sœurs en Islam.

On y était ! Mon premier Ramadan… En dehors de mon travail, je profitais de chaque instant pour lire, aller à la mosquée, apprendre mes premières sourates et invocations et aussi me renseigner sur le voile ! J’en étais désormais convaincue, le voile était obligatoire. Maintenant, je me demandais quand et comment je serais capable de combattre mon égo et ma crainte pour accepter cette prescription du Tout-Puissant. C’était un travail énorme à mes yeux mais je n’avais plus le choix, et surtout je brûlais d’envie de franchir ce cap, qui, je le savais, ferait faire un bond à ma foi par la volonté d’Allah.

La nuit du Destin est arrivée (ou du moins la 27ème nuit du Ramadan, celle qui est traditionnellement priée dans les mosquées). N’ayant pas de mosquée dans ma ville à cette époque, j’ai décidé de prier chez moi. Une nuit entière consacrée à mon Seigneur, à Le prier, à Le louer et à L’invoquer… Et dans mes invocations cette nuit-là, je n’ai cessé de Lui demander de me faciliter le port du voile, de m’assister et de me donner la force d’assumer tout ce qui découlerait de ce choix. Après le sahour, je suis partie me coucher, sereine, apaisée.

Au réveil, je me suis préparée pour sortir, et là … ça y est… j’avais mon déclic. J’étais prête. Al-hamdoulilah… Aujourd’hui je sortirais avec mon voile, et demain, et puis tous les autres jours qui suivraient in sha Allah…

Ce serait vous mentir que de dire que mon voile répondait tout de suite à toutes les conditions du voile islamique (que j’ai apprises au fur et à mesure), ce serait également vous mentir que de dire que je ne l’ai pas parfois accommodé dans certaines situations où je manquais encore de confiance pour l’assumer pleinement. Mais en tout cas, le cap était franchi, mon voile faisait maintenant partie de moi, et jamais depuis que je le porte, je n’ai regretté un seul instant d’avoir fait ce choix, et toutes les louanges reviennent à Allah.

Avec les années mon voile s’est rallongé et élargi et je peux le dire aujourd’hui : j’aime mon voile !  

Je voudrais dire aux sœurs qui hésitent à porter le voile de peur de voir des portes se fermer, en effet, certainement des portes se fermeront, mais si vous êtes sincères envers Allah d’autres meilleures encore s’ouvriront in sha Allah. Placez votre confiance en Allah, et ne recherchez pour récompense de vos actions que Sa seule et unique satisfaction.

Je demande à Allah qu’Il fasse que mon témoignage puisse être utile ne serait-ce qu’à une seule personne, qu’Il me pardonne mes manquements et je Lui demande de purifier mon intention et de me préserver de toute ostentation.

 

Je vous souhaite une très belle fin de Ramadan et des nuits pleines de dévotion et de piété.

Qu ‘Allah exauce nos invocations et accepte nos œuvres.

 

Wa salam alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh  »