Al Hijama est une pratique thérapeutique ancestrale utilisée dans l’Egypte antique ainsi que dans la médecine chinoise traditionnelle. Le Prophète (sallahu alayhi wa salam) a confirmé et encouragé cette pratique et de nombreux hadiths ventent ses mérites.

Anas Ibn Mâlik rapporte que le Messager d’Allah (salallahu ‘alayhi wasalam) a dit : « Pendant mon Voyage Nocturne, je ne suis pas passé devant un groupe d’anges sans qu’ils ne me disent : « Ô Muhammad ! Ordonne à ta communauté de pratiquer Al-Hijama.» [Sahîh Al-Jâmi’ (5671)]

Anas rapporte que Abû Taybah pratiqua Al-Hijâmah au Prophète (salallahu ‘alayhi wasalam). Il ordonna qu’on lui donne deux Sâ‘ de nourriture, il parla à ses maîtres afin qu’il cessent de trop le charger et dit : « Le meilleur de vos remèdes est Al-Hijama.» [Al-Bukhârî (5696) et Muslim (1577)]

Après un abandon de la pratique en Occident avec l’arrivée des médicaments et antibiotiques, la Hijama retrouve aujourd’hui une grande notoriété. Les maladies traitées par la hijama seraient notamment l’asthme, l’eczéma, l’acné, le diabète, les colopathies, l’hypertension artérielle, les prostatites, l’impuissance, la stérilité, les hémorroïdes, les rhumatismes, les lombalgies.

 

 

hijama

 

En quoi ça consiste ?

La hijama est une technique de soins qui permet de soustraire du corps le sang de composition nocive à l’aide de ventouses. La technique de la hijama est assez simple.

Il existe 2 types de hijama : la hijama sèche et la hijama humide.

La hijama sèche : On applique la ventouse sur la peau, on n’incise pas. Le but est d’extraire des substances toxiques depuis l’organe atteint vers la surface de la peau. Le réseau circulatoire des capillaires superficiels de la peau permet alors de retirer une de ces substances sur l’ensemble de cette surface

La hijama humide appelée aussi cupping thherapy ou incisiothérapie : Elle consiste à inciser superficiellement l’épiderme et à aspirer le « mauvais sang » via des ventouses. C’est cette technique qui était la plus répandue à l’époque du Prophète (sallalahou alayhi wa salam)

 

De multiples bienfaits

La hijama peut-être utilisée de façon préventive et/ou currative pour certaines maladies. Elle agit notamment sur le système nerveux, immunitaire, neurologique et psychologique ainsi elle permet entre autre aux patients de ressentir un grand bien-être, de retrouver un équilibre et un certain dynamisme

Voici quelques exemples des effets de la hijama :

  •  une baisse du taux de mauvais cholestérol
  •  l’atténuation de certaines douleurs
  •  l’élimination des déchets accumulés dans le sang
  •  la régulation des hormones notamment au niveau de la septième vertèbre cervicale

Elle peut soigner par exemple :

  •  les maladies gynécologiques,
  •  les maladies des sinus,
  •  le rhumatisme
  •  les maladies des reins..

 

Y a-t-il des risques ? Des effets secondaires?

De la même manière que tout traitement présente des effets indésirables en fonction du patient qui le prend, al hijama peut aussi engendrer des effets secondaires chez le sujet sur lequel elle est pratiqué. Il faut donc prendre en compte les antécédents et les traitements suivis par cette personne : par exemple, un malade cardiaque avancé ne peut bénéficier d’une hijama car la fatigue qui en découlera peut déclencher une crise. De même, il peut y avoir des conséquences en cas de prise d’un traitement anticoagulant… Il ne convient pas de pratiquer la hijama sur une personne faible, ou en état d’infection.

Sur les enfants et les personnes âgées, la hijama doit être de faible succion, il est conseillé d’attendre que l’enfant ait atteint l’âge de 10 ans avant de pratiquer une hijama humide

Les recommandations dans la Sunna

La hijama à jeun est une recommandation prophétique mais aussi médicale. En effet, la hijama lorsque le ventre est plein est source de mal (nausée, malaise…) comme le rappelle Ibn Qayim dans ZâdAl-Ma’âd(4/58-59)

« Celui qui fait la hijama le 17e, 19e et 21e(du mois lunaire), cela est une guérison pour tous les maux ». As-Sahiha (n°622).

Le Messager d’ALLAH prières et bénédictions sur lui a dit : Evitez la hijama le mercredi et le vendredi et le samedi et le dimanche et faites la hijama le Lundi et le Mardi car c’est le jour ou Allah a guerrit Ayoub Alayhi salaam « . Rapporté par Al Boukhary

Cependant s’il y a nécessité, la hijama peut se faire les autres jours.

 

Des règles d’hygiène à respecter

Les conditions à respecter en terme d’hygiène sont multiples, la personne qui pratique la hijama devra par exemple procéder à :

  •  La désinfection des mains
  •  Le port de gants (Gants différents pour chaque patient)
  •  L’utilisation de lames et manchons stériles,
  •  Il convient de désinfecter avant d’inciser et de protéger ses désinfectants d’une éventuelle contamination,
  •  L’utilisation de compresses stériles,
  •  L’utilisation de ventouses à usage personnel ; (l’usage unique est meilleur sinon si on compte les réutiliser,  retirer tout le sang présent à l’intérieur, passer les ventouses à l’eau et  les tremper dans une solution antiseptique). Jeter les lames dans un collecteur d’aiguilles pour éviter les accidents de manipulation des poubelles

 

Une formation indispensable

Pour pratiquer la hijama il est important d’être doté d’un bagage scientifique, de préférence être un professionnel de santé, idéalement un médecin. Si le praticien n’est pas médecin, il est vivement recommandé qu’il ait été formé par un médecin par exemple.

 

Quel est le tarif moyen pour une séance

Le tarif d’une consultation de hijama est un sujet qui fait bien souvent débat car il existe plusieurs avis à ce sujet. En voici quatre parmi les grands savants :

 

– L’imam Ibn Taymiyyah a distingué 4 principes :

  •  Dans le cas où le praticien cherche à s’enrichir par ce biais alors ce salaire lui est interdit.
  •  Si il espère juste récupérer ce qui lui revient (en ce qu’il a pu dépenser) alors cela est autorisé.
  •  Si il a des animaux à nourrir ou des esclaves à charge et qu’il ne souhaite pas y perdre son argent, alors cela lui est autorisé dans ce contexte.
  •  Si il doit choisir entre demander un salaire pour la hijama et mendier alors ce salaire lui est préférable à la mendicité. Al-Ikhtiyârât Al-Fighiyyah, p.136

 

– L’imam Ibn Al-Qayyim :

L’imam Ibn Al-Qayyim est d’avis que le salaire du praticien est licite, et il mentionne le hadith de Ibn Abbâs (raddi allahou anhou) qui rapporte : « Le Prophète (sallahou alayhi wa salam) a subi une hijama, puis a donné une rétribution au praticien, et si cela était interdit, il ne lui aurait rien donné. » Al-Bukhârî (5691) et Muslim (1202).

Il ajoute que le fait que le Prophète ( sallahou alayhi wa salam ) ait désigné ce salaire comme étant mauvais (khabîth) est semblable au fait qu’il ait dit que l’ail et l’oignon étaient mauvais (khabîthayn), or ils ne sont pas interdits à la consommation en Islam.

 

– Ibn Uthaymîn :

« Le salaire du Hajjam est mauvais et vil sans pour autant être illicite. Mais il importe, en conséquence, au praticien de ne pas demander de salaire et de s’adonner à une activité à but non lucratif. Le hadith de Ibn Abbâs (RA) montre qu’il est permis de donner une rétribution au praticien, mais c’est à ce dernier de se vouer à une activité bénévole, car cela fait partie de la délivrance de ses frères d’un mal qui les atteint. Si malgré tout, il prend un salaire alors ce salaire est vil mais n’est pas illicite. » Al-Liqâ’ Al-Maftûh (213).

« Pouvons-nous aussi argumenter d’une autre manière, c’est-à-dire, si nous considérons que le salaire du praticien est illicite, cela aurait un effet néfaste de telle sorte que nous n’aurions plus de praticiens de la hijama ?

Oui, cela priverait les musulmans d’un bienfait qui est l’accès à la hijama. En effet, si nous disons à un praticien qui a loué un local, acquis divers sièges et divers instruments pour la hijama et qui consacre une grande partie de son temps à la pratiquer sur les gens : « Prends garde à prendre une rétribution auprès d’eux car cela est illicite », que fera-t-il ?

Il dira : « J’arrête (de pratiquer la hijama). » Cela empêchera alors une chose dans laquelle se trouve un bienfait qu’est la hijama. » Commentaire de Bulûgh Al-Marâm (4/220-224)

 

– L’imam Ahmad :

L’imam Ahmad et d’autres émettent une distinction entre l’esclave et l’homme libre. Ils ont autorisé ce salaire pour l’esclave et l’ont interdit pour l’homme libre qui souhaite en tirer profit. Ce dernier a toutefois le droit d’en disposer, si cet argent est destiné à l’entretien de ses bestiaux ou pour nourrir ses servants.

Cet avis se base sur un hadith en lequel e Prophète (sallahou alayhi wa salam) a été interrogé au sujet du salaire du Hajjâm et il répondit : « Entretiens avec tes bestiaux et nourris-en tes serviteurs»  AsSahîhah (1400).

 

Je remercie notre sœur d’ Essentielle Sunna pour toutes ses explications. Qu’Allah la récompense de la meilleure des manières et qu’Il agrée ses oeuvres. Et je vous propose de découvrir son interview pour en savoir plus sur le quotidien d’une praticienne hijama.

 

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