« Chaque homme suit la religion de son meilleur ami. Que chacun de vous choisisse donc ses amis avec soin. » (rapporté par Abu Daud et Tirmidhi)

 

Au nom d’Allah, Le Tout-Miséricordieux, Le Très-Miséricordieux, j’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah méritant l’adoration, Seul et sans associé et j’atteste que Muhammad est Son serviteur et messager.

Savoir s’entourer 

Celui qu’Allah aime Il le guide et lui accorde la juste compréhension de Sa religion ; aussi, je l’implore de nous guider, de nous accorder Sa miséricorde et de nous réunir au Paradis, auprès de ceux que nous aimons. Dans cet objectif, que nous partageons certainement, il est important de nous entourer de personnes qui craignent Allah, nous Le rappellent et nous encouragent au bien.

En effet, si l’isolement est préférable à la mauvaise compagnie, l’islam reste une religion d’union et de réunion. Le musulman est membre d’une communauté et les invitations sont nombreuses à rencontrer ses frères et sœurs en islam. Si certains s’accommodent de la solitude et s’en satisfont, nombreux sont ceux qui recherchent la compagnie d’autrui. De manière générale, l’Homme est une créature sociale qui de tout temps s’est organisée en réseau et en communautés. L’islam étant la religion parfaite, faite pour convenir à la « fitra »,  notre nature originelle, la fréquentation des gens est encouragée pour autant qu’elle ne nuise pas au repos de l’âme et à son élévation spirituelle.

En ce sens, le messager d’Allah, sur lui la paix et les bénédictions, nous enseigna que « Le croyant qui fréquente les gens et supporte leurs gênes est meilleur que le croyant qui ne se mêle pas aux gens et ne supporte pas leurs gênes. » (rapporté par Tabarani). L’islam ne recommande en effet pas à ses adeptes l’isolement et le retrait de la vie mondaine et sociale. Au contraire, de grands biens se trouvent dans la fréquentation des gens. Citons par exemple la pratique du djihad qui consiste à encourager le bien et condamner le blâmable, les assises de rappel, le fait de profiter de la science d’une personne savante ou de faire profiter de son propre savoir. Néanmoins, préserver sa religion étant le but premier de tout croyant, il est indispensable d’éviter toute fréquentation malsaine et préférable de s’isoler lorsque les circonstances l’exigent.

Aussi, Allah et Son messager ont fait mention du comportement à adopter dans les relations amicales.

bon compagnon islam

 

L’Homme adopte la religion de celui qu’il prend pour ami

« Chaque homme suit la religion de son meilleur ami. Que chacun de vous choisisse donc ses amis avec soin. » (rapporté par Abu Daud et Tirmidhi)

Dans ce hadith, le prophète, sur lui la paix et les bénédictions, nous met en garde : à force de le côtoyer, l’Homme adopte la religion de celui qu’il prend pour ami. Cette interpellation devrait suffire à remettre en question nos fréquentations. Une telle mise en garde peut sembler excessive mais elle provient d’une source sûre et pure, ainsi il ne convient pas au musulman de s’en détourner mais plutôt de la méditer. Des non-musulmans l’ont également compris puisque nous sommes nombreux en Occident à s’être entendu dire, de nos parents, grands-parents, oncles ou tantes : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirai qui tu es. »

C’est simple et logique car en effet, si on ne choisit pas sa famille, on choisit ses amis. Aussi, nos ami-e-s en disent long sur nous et sur notre personnalité. La personne que l’on est se définit bien souvent par les personnes qui l’entourent.  Et les amitiés se créent en fonction des caractères, s’épanouissent à la lumière de ce qu’elles partagent et s’enrichissent des expériences communes et des affinités diverses. Néanmoins, il peut arriver que naissent des amitiés improbables comme on peut s’éprendre d’affection pour une personne que l’on ne voit que très peu ou dans un contexte particulier. Ces cas étant particuliers, restons penchés sur ceux qui nous sont particulièrement proches.

Les mœurs, le langage, les habitudes de nos amis finissent tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, par avoir une influence sur nous-mêmes. Et si nous n’agissons pas comme le font nos amis, ce que nous tolérons en dit bien assez long sur notre propre nature. La religion étant la part principale de notre identité en tant que musulman-e, c’est elle qui dicte nos valeurs et nos priorités. Tout ce que le croyant entreprend doit être pour lui une source de bien et un investissement pour l’au-delà. Il se trouve que le Coran nous indique qu’au Jour Dernier se trouvera un tel individu : « Le jour où l’injuste se mordra les deux mains et dira : « [Hélas pour moi !] Si seulement j’avais suivi chemin avec le Messager ! Malheur à moi ! Hélas ! Si seulement je n’avais pas pris ‘un tel’ pour ami ! Il m’a, en effet, égaré loin du rappel [le Coran], après qu’il me soit parvenu. » Et le Diable déserte l’homme (après l’avoir tenté) » (sourate 25, versets 27-29) Il faut en effet se souvenir que « Les amis, ce jour-là, seront ennemis les uns des autres ; excepté les pieux » (Coran 43/67)

L’Homme est une créature d’argile, dont l’âme est faible et versatile ; la foi est à la lumière de cette création : changeante, tantôt élevée, tantôt faible. Il faut une profonde force de caractère et une détermination sans faille pour rester fidèle, en toute circonstance, à son engagement spirituel. Sachant ceci, c’est prendre un risque énorme que de s’entourer d’individus qui ne nous encouragent pas dans la voie d’Allah. «La compagnie de l’homme pieux et celle de l’homme mauvais sont respectivement comparables à celles du parfumeur et du forgeron. Pour le parfumeur, soit il te donne du parfum, soit tu en achètes, soit tu sens une bonne odeur en sa compagnie. Pour le forgeron, soit il brûle (le bout de) ton habit, soit tu sens une mauvaise odeur en sa compagnie » (rapporté par Boukahri et Mouslim)

 

 

Le bon compagnon est une source de bien(s)

L’amour revêt bien des formes, et celle qui réjouit le plus le cœur et emplit l’âme de satisfaction est l’amour en Allah. Aimer pour La Majesté et La Face de son Seigneur est un bienfait qui profite à l’être aimé mais aussi et surtout à celui qui aime. Il serait dommage de s’en priver. Or, il n’est pas possible d’entretenir un tel sentiment à l’égard d’une personne qui ne reconnaît ni ne respecte l’unicité divine. Le croyant, au plus fort de sa foi, aime et déteste pour Le Très-Haut. Il entreprend et délaisse pour Lui, gloire à Lui. Et c’est de cette manière qu’il sait comment s’entourer et prend conscience de l’importance des liens d’affection et des intimités qu’il noue.

Le bon compagnon est celui qui nous rappelle Allah, exalté soit-Il. Ici-bas, ses bienfaits sont multiples. Une telle amitié nous tire vers le haut ; une personne qui nous aime par la grâce de notre Créateur, et ne nous aime que pour Lui, veut pour nous le meilleur, ce qu’elle veut pour sa propre personne. Dans cette optique, elle nous conseillera uniquement dans le bien, nous encouragera à améliorer nos connaissances, ne nous verra que dans un contexte qui plaît à Allah, saura être présente sans rien attendre en retour, invoquera pour nous en notre présence ou en notre absence et nous dévoilera nos défauts en privé tout en préservant notre honneur en public. Un tel lien, s’il rend cette vie plus riche, est encore plus fructueux dans la vie future. En effet, au Jour de la résurrection, il nous est rapporté que Le Maître des cieux et de la terre dira : « Où sont ceux qui se sont aimés dans Ma Majesté ? En ce jour, Je les protègerai de Mon ombre, le jour où il n’y aura d’ombre que la Mienne. »  (rapporté par Muslim)

Allah aime ceux qui s’aiment en Lui : « Un homme rendit visite à l’un de ses frères qui habitait dans un autre village. Allah envoya un Ange sur son chemin. Lorsqu’il arriva, l’Ange lui demanda : « Ou vas-tu ? » – « Je vais rendre visite à un frère qui habite ce village. » – « Lui as-tu confié quelque chose dont tu voudrais t’assurer du bon état ? » Il dit : « Non, si ce n’est du fait que je l’aime en Allah, répondit l’homme. » L’Ange lui dit alors : « Je suis envoyé à toi de la part d’Allah pour te dire qu’Il t’a aimé comme tu as aimé en Lui cette personne. » (rapporté par Muslim)

 

 

L’Homme sera en compagnie de ceux qu’il aura aimés

Aimons-nous et sachons tirer profit de cet amour. Soyons l’ami-e que nous avons toujours voulu avoir à nos côtés. Faisons-le tri dans nos fréquentations, pour le bien-être de notre âme et le bien de notre piété. Engageons-nous pour le futur de nos enfants et de notre communauté à délaisser toute source de tentations et de distractions, quelle qu’elle soit.

Si renoncer à une amitié qui ne nous enrichit plus et ruine nos efforts peut amener à une profonde tristesse, que dire du résultat ? Mettre fin à des années de tendresse, de joies et de peines partagées peut être déchirant mais on ne trouve parfois aucun bien dans ce qui nous plaît alors que de grands biens peuvent survenir de ce qui nous rebute et Allah est plus Savant. Personne n’a jamais prétendu que réussir l’épreuve de la vie d’ici-bas était facile, et bien souvent la récompense est à la hauteur de l’effort fourni.

Il ne faut pas oublier, il ne faut jamais oublier, que l’homme sera ressuscité auprès de ceux qu’il a aimés. S’entourer de personnes qui ne (re)connaissent pas l’unicité d’Allah et Sa religion peut être un bien s’ils ne sont pas inattentifs au rappel mais devient rapidement un mal si notre religion en pâtit. Je n’invite personne à couper des liens construits par le temps et l’affection mutuelle, simplement à préserver sa religion et faire croître sa foi par les bonnes fréquentations.

 

Qu’Allah nous unisse dans le bien et fasse (re)naître entre nous l’amour et la solidarité.

Fraternellement, votre sœur.