Au nom d’Allah, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.

J’atteste que nul n’est en droit d’être adoré si ce n’est Lui et que Muhammad ﷺ, notre bien-aimé, est Son messager.

De tout temps, chaque Envoyé et Messager d’Allah subhanu wa ta’ala s’est vu soutenu et accompagné par des « disciples », des « juges » ou encore des « apôtres ». Ils sont nos salaf, nos Pieux Prédécesseurs. Ceux qui ont eu le mérite et l’immense honneur d’être parmi les premiers à avoir agréé l’Islam comme religion et Muhammad ﷺ comme Messager d’Allah. Leur importance est inestimable car ce sont d’eux que nous nous devons de tirer des enseignements, ce sont eux qui ont combattu toute leur vie dans le sentier d’Allah afin de propager au-delà des frontières l’unicité d’Allah Le Très-Haut, préserver la parole du Prophète pour qu’elle puisse nous parvenir à nous et aux générations futures. Ils font partie des meilleurs hommes que la ummah ait connue et ne connaîtra plus jamais. Ces hommes, mais aussi ces femmes, méritent ainsi tout notre respect, notre attention et qu’on leur accorde un intérêt tout particulier.

Abû Bakr, le premier à rentrer au Paradis

Nous commençons, par la grâce d’Allah, notre série par les dix élus au Paradis.
En effet, le Rassul ﷺ a dit « Abû Bakr sera au paradis, de même que ‘Umar, ’Uthman, ’Ali, Talha, az-Zubayr, Sa’ad ibn abi Waqqâs, ’Abderrahmane ibn ’Awf, Sa’id ibn Zayd et Abd ’Ubayda ibn Al-Djerrâh. » Nous débutons donc par Abû Bakr رضي الله عنه inch’Allah.

« Certes, Abû Bakr, tu seras le premier individu de ma communauté à entrer au paradis ! »
Il est ’Abdallah Ibn ’Uthman ibn ’Amer ibn ’Amr ibn Ka’b ibn Sa’d ibn Taïm ibn Murra ibn Luayy al Quraïch At Taïmi, plus connu sous le nom d’Abu Bakr as Saddiq (le véridique) ou ’Atiq (l’affranchi), né deux ou trois ans avant l’année de l’éléphant.

As Saddiq : Mouss’ab ibn az Zabaïr ainsi que al Laïth ibn Sa’d rapportent que toute la communauté a été unanime à dire que cette appellation lui avait été assignée car il avait été le premier à croire au message prophétique sans jamais douter.

’Atiq : Certains disent que cette appellation lui fut donnée à cause de sa beauté (le terme ’Atiq admet cette appellation) ; d’autres font référence à sa lignée qui est pure. Allahu a3lem.

  • Description physique :

Il était blanc de peau et maigre, les épaules légères, le visage décharné et le front proéminent. Il teintait sa barbe avec du henné. Il était très délicat, tendre et doux.

  • Sa conversion et son apport à l’Islam :

Le premier à embrasser l’Islam parmi les hommes libres est Abû Bakr رضي الله عنه. Sa conversion fut d’une grande utilité pour l’Islam dans la mesure où il était très respecté parmi les Quraïchites, dont il était l’un des hauts dignitaires, de même qu’il était l’un des hommes les plus riches de la Mecque. Il était en outre très aimé et très sociable et il dépensait tous ses biens au service d’Allah et de Son Messager ﷺ. Selon Ibn Ishaq, Yunes dit « Abû Bakr ayant rencontré le Prophète lui a dit « Est-ce vrai ce que racontent les Quraïchites ô Muhammed ! Tu as abandonné nos divinités, traité nos esprits de stupides et nos ancêtres de mécréants ? » « Oui ! Car je suis le Messager d’Allah et Son Prophète. Je t’appelle à Allah avec la vérité. Allah m’a envoyé pour transmettre Son message. Je t’invite ô Abû Bakr à croire en Allah, l’Unique, qui n’a pas d’associés et à ne pas adorer quiconque en dehors de Lui, de même qu’à rester assidu dans Son obéissance ! » Il lui récita ensuite le Quran. Abû Bakr n’a pas contesté ni nié ces propos. Il a embrassé l’Islam, renié les idoles et souscrit à la vérité et à l’Islam. Il est revenu chez lui, croyant et ajoutant foi à l’Islam ».

Selon Ibn Ishaq et d’autres historiens, Abû Bakr était l’ami du Prophète ﷺ avant la révélation. Il connaissait sa sincérité, son intégrité et ses nobles vertus, ce qui l’empêchait de mentir aux gens. Comment pourrait-il alors mentir au sujet d’Allah ? C’est pour cela que dès qu’il lui dit qu’il était envoyé par Allah, il crut en immédiatement en lui sans aucune hésitation.

Sa conversion fut une réelle rahma pour notre communauté w lhamdoulilah. Par son biais, de nombreux compagnons ont agréé l’Islam comme religion. Ibn Kathir cite entre autres dans son ouvrage Az Zubayr ibn El’Awwam, ’Uthman ibn ’Affan, Talha ou encore Sa’d ibn abi Waqqâs.

  • Son combat pour l’élévation de la parole d’Allah :

Prenons l’exemple de l’impôt légal.

Lorsque le Prophète ﷺ mourut, de nombreuses tribus arabes apostasièrent et l’hypocrisie reprit du poil de la bête à Médine. Le calife nomma des gardes pour surveiller la ville avec à leur tête des compagnons tels que ’Ali ou encore Talha. Ils avaient pour devoir de veiller au respect de l’acquittement de la zakat, mais certains s’y refusaient encore. Lors d’une discussion à ce sujet, Abû Bakr dit à ’Umar رضي الله عنه « Par Allah ! Même s’ils refusent de me donner une corde qu’ils avaient l’habitude de donner au Messager d’Allah je les combattrai pour leur refus ! La zakat est le droit sur les biens et par Allah je combattrai quiconque fait la distinction entre la prière et la zakat ! » puis ’Umar ajouta « J’ai vu qu’Allah avait ouvert le cœur d’Abû Bakr au combat et j’ai su qu’il avait raison ».

Il mena par ailleurs sous son califat plusieurs guerres contre les apostats que nous détaillerons une fois prochaine inch’Allah.

  • Sa mort :

Il mourut un lundi soir, le vingt-deux du mois de Djumâda Athani de l’an treize de l’hégire après une maladie qui dura quinze jours. Il fut enterré le jour même. Pendant les quinze jours de sa maladie, ce fut ’Umar qui dirigea la prière.  C’est au cours de sa maladie qu’il désigna ’Umar ibn Al Khattab comme prochain calife. Le testament fut écrit par Uthman ibn ’Affan qui le lut aux musulmans. Ceux-ci y souscrivirent et firent serment d’obéissance. Le califat d’Abû Bakr dura deux ans et trois mois. Il avait soixante-trois ans lors de sa mort, c’est-à-dire l’âge où le Prophète ﷺ est mort. Allah a fait en sorte qu’ils soient réunis dans la même terre de même qu’Il les a réunis dans ce bas monde.

Qu’Allah soit satisfait de lui.

Tout l’article a été tiré du livre Les Histoires des compagnons du Prophète d’Ibn Kathir rahimouAllah.