– Article invité –

A peine né, tu sens le poids de la responsabilité tomber sur tes épaules. Cet enfant, ton enfant, que tu as attendu et rêvé depuis plusieurs mois, voire… plusieurs années est enfin là.
« Il faut que tout soit parfait… Sa chambre sera bien décorée, je le porterai et maternerai avec amour, je ne crierai jamais sur lui, je serai calme, patiente et douce… je resterai une femme qui prend soin d’elle et de son foyer. Je veux que tout soit parfait… ».

Et pourtant… les choses ne se passent pas comme prévu.
Bébé pleure. Cela fait des semaines ou des mois que tu n’as pas fait une nuit complète et pourtant tu ne prends pas le temps de te reposer.
Il faut que tout soit parfait.

Dès que bébé s’endort, tu décides de faire ton ménage. Il faut que ça brille : « on ne sait jamais si un invité surprise arrive… Qu’est-ce qu’on dirait de moi ? Que je suis incapable de gérer mon foyer… Que je suis une mauvaise femme… »

Et puis il y a mes amies, je dois continuer à aller les voir et à les appeler tous les jours, je ne veux pas qu’elles croient que je ne pense plus à elles, elles risquent de se vexer…
D’ailleurs quand tu vas chez elles, leurs maisons sont propres et bien rangées.  Elles se sont peut-être aussi coiffées et maquillées, et elles ont des enfants aussi…
A ce moment-là tu te dis que tu dois redoubler d’efforts encore, et que pour toi aussi tout dois être parfait. Ce genre de scénario ne fera qu’accentuer un mal-être encore invisible à tes yeux, le burn-out qui s’installe doucement dans ta vie.

Perfectionnisme, regard des autres, jugement…

Si cette histoire fait écho en toi, sache que malheureusement, tu es très loin d’être la seule.

Depuis longtemps, une compétition malsaine de la mère parfaite est ouverte et personne n’ose briser le tabou du perfectionnisme maternel. Peu de femmes osent dire à quel point ça peut être difficile d’être mère et de tout gérer…
A cause de cela, nombreuses sont celles qui se sont perdues en cours de route, qui ne sont plus à l’écoute de leur besoins, nourrissant alors un mal-être quotidien dont aujourd’hui, elles ne savent plus comment se libérer ni par où commencer pour aller mieux.

Voici 4 points pour t’aider à y mettre fin et pouvoir enfin vivre ta vie sereinement, loin du stress et de l’angoisse.

  • Autorise toi à faire des « erreurs »

Être mère c’est tâtonner un peu dans l’obscurité, on essaie tout plein de choses et on regarde ce qui fonctionne le mieux tout en préservant l’intégrité de notre enfant et de nous-même. Être mère, ça s’apprend tout simplement et d’ailleurs on apprend en faisant des erreurs car de toute façon nous sommes, par nature, imparfaites.
S’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que dans toutes les étapes et les épreuves de notre vie, se cachent une sagesse et un bien. Et même dans les « erreurs », il y a une leçon et c’est pour cela qu’au final les erreurs n’en sont pas, ce sont tout simplement des expériences.

Tu as testé quelque chose ? Ça ne fonctionne pas ? Alors tu as fait une expérience, tu vas pouvoir repartir sur autre chose et ainsi, trouver petit à petit ce qui est le plus adapté à ta situation.

Alors mon conseil est simple : accepte l’idée que tu feras des erreurs et qu’elles seront une leçon positive pour toi. Accepte que finalement tu sois imparfaite, tu sentiras un poids en moins sur tes épaules. Si on te fait la remarque alors répond : « oui, j’ai fait une erreur, c’est la vie ». Assume sans aucune culpabilité ! Tu fais de ton mieux !

Alors ma sœur, sois imperméable aux jugements des autres et vis ta vie de maman : donne-toi le temps. Sois fière de qui tu es, sois indulgente envers toi-même. Demande à Allah de te préserver et de te guider dans tes décisions. Lis et apprends sur les sujets qui te concernent (éducation, famille…), fais la prière de consultation et agis en toute sérénité. Allah est miséricordieux envers nous, alors ressens de la miséricorde aussi envers toi-même.

  • Accepte le rejet

Tu es une femme qui a sa propre histoire, son vécu et son éducation. Chaque personne est différente, chacun à sa vision des choses et la tienne mérite respect et valeur. Aime-toi telle que tu es, tu feras des « erreurs » mais ne culpabilise jamais car tu fais de ton mieux chaque jour. Tu es en train d’apprendre à être mère et pour chaque enfant, c’est une nouvelle expérience, car chacun est différent. Ainsi, accepte que tes décisions et tes choix ne soient pas reçus et acceptés par d’autres.

Surtout, ne le prends pas pour toi… Je sais que c’est difficile mais c’est important pour vivre en paix avec toi-même. Sache que si tu es fidèle à toi-même, que tu ne te laisses pas influencer à tout-va, tu recevras forcément critiques et parfois rejet. C’est le prix à payer pour avoir une vie en alignement avec soi-même.

Pense au Prophète (alayhi salat wa salam) qui a vécu cela de la part des siens et de son peuple, pourtant il était le meilleur des hommes. Alors ne sois pas surprise de vivre aussi la même chose en défendant tes principes et tes valeurs et en refusant de faire les choses pour faire plaisir à ceux qui sont face à toi ou par crainte de leurs jugements. Assume tes décisions pleinement et sois fière de qui tu es, aussi imparfaite sois-tu !

  • Ta valeur ne dépend pas de ta performance

Tu fais du mieux que tu peux chaque jour, et ton mieux n’est jamais le même. Parfois tu auras juste l’énergie de t’occuper de toi et de tes enfants. Parfois tu pourras prendre en charge la maison aussi. Parfois tu seras bienveillante et parfois tu manqueras de patience à cause des épreuves que tu traverseras dans ta vie… Sache que dans tous les cas, ta valeur ne dépend pas de tes performances.

Ce n’est pas parce que t’as maison ne brille pas comme tu l’aimerais ou que tu n’as pu cuisiner que des pâtes blanches au repas ce jour-là, que tu es une mauvaise mère, une mauvaise femme. Oublie cette compétition malsaine et arrête de regarder ce que font les autres.
Sois toi-même à l’écoute de ton corps, de tes envies, de tes besoins, de ton énergie.

N’oublie pas le point 2 : n’ai pas peur du jugement des autres, reste imperméable à tout cela et pardonne afin de ne pas nourrir des ressentiments qui tourneront en boucle dans ta tête et t’éloigner de l’apaisement. Ce n’est pas parce qu’on t’a dit telle parole ou parce que tel individu ne t’apprécie pas que c’est toute ta personne qui est en cause. Non et non ! Ne te laisse jamais toucher dans ton amour propre par les remarques non constructives. Personne ne connaît tes intentions et ta vie, alors laisse tomber tout ça. La vie est trop belle pour passer à côté…Fais de ton mieux et c’est tout. Personne ne sait ce que tu traverses, personne ne sait ce qu’il se passe réellement en toi.

Enfin, tu as des qualités et des défauts qui font de toi une femme unique et dont tu peux être fière. Ne laisse pas place à la culpabilité et accepte-toi telle que tu es à « l’instant ». Fais de ton mieux et pardonne-toi de ne pas avoir eu les moyens de faire plus dans les moments de regrets.Ainsi tu sauras distinguer ta valeur de tes actes.

  • Aime d’un amour inconditionnel

Qu’est-ce que l’amour inconditionnel ? C’est aimer une personne telle qu’elle est, avec ses défauts et ses qualités et ne jamais chercher à la transformer telles que les gens aimeraient qu’elle soit.

Est-ce que tes parents t’ont aimé inconditionnellement ? C’est une question difficile, je sais… Mais c’est important de le savoir. Car ce que tu as vécu étant enfant a fait, en partie, ce que tu es aujourd’hui. Si on ne t’as pas aimé telle que tu étais, que tes parents avaient des attentes précises de toi comme d’être sage, de ne pas bouger, d’être bien élevée, de te dépêcher, de ne pas exprimer tes émotions et toutes les choses qui faisaient de toi cette enfant épanouie et unique, alors aujourd’hui les conséquences peuvent être lourdes sur la valeur que tu te portes et c’est peut-être aussi ce qui te pousse au perfectionnisme.

Peut-être que… tu ne sais pas qui tu es, tu prends beaucoup de choses pour toi, tu es sensible au regard des autres… Et tout cela risque de se reproduire avec tes propres enfants si tu n’en prends pas conscience. Il est important de casser la boucle, ma sœur. Alors la première personne que tu dois aimer inconditionnellement, c’est toi.

Apprends à te connaître et à connaître ton fonctionnement, apprends à te reconnecter avec toi-même afin de t’aimer enfin telle que tu es vraiment et à t’accepter imparfaite. Une fois que tu sauras t’aimer comme tu es et faire la paix avec ton passé, alors seulement tu pourras aimer les autres inconditionnellement et plus particulièrement tes enfants… Mais sache que tout commence par toi, ma sœur.

Je finirai cet article en te disant que le syndrome de la mère parfaite et la compétition qu’elle engendre sont encore un tabou au sein de notre communauté. Mais pour lever un tabou il est important d’en parler et c’est ce que je fais. Mon but est de permettre à chaque maman de se reconnecter à la femme qu’elle est, de se redécouvrir et de l’aider à devenir celle qu’elle est vraiment, en toute sérénité.

Si cet article t’a plu et que tu penses qu’il peut parler à des gens de ton entourage alors partage-le.

Soeureinement,

Sonia

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