Contes algériens ? Oui, Avenue des sœurs vous présente une nouvelle série d’articles. Des textes pas comme les autres, dans une rubrique particulière dédiée aux Ummi and… leur tribu. Aujourd’hui, nous vous offrons donc la première version d’une série de contes assez courts pour donner à réfléchir en rimes, ou en prose, mais en tous cas, en poésie.

Prêtes pour ce premier conte mettant en scène nos amis les animaux ?

Conte algérien, une version imaginaire tirée d’une histoire populaire algérienne

La vieille dame et le lion

Habra était une vieille dame qui avait pour habitude de ramasser du bois pour se réchauffer le soir. Vivant seule, elle n’avait personne pour l’aider. Chaque matin, sa hache sur le dos, elle prenait le même chemin à travers la forêt, de longues heures durant, pour récupérer son bois. Et chaque matin, aussi, elle rencontrait le même personnage : 3Ami le lion.

Spectateur du pénible labeur de la dame porteuse de bois, il ne pouvait rester. C’est pourquoi, tous les matins, il acceptait de l’aider à porter. Sur son vieux dos, le lion, tête baissée, ramenait les nombreux fagots jusque devant le porte de Habra. Tranquillement il repartait, sans rien demander.

C’était devenu une nouvelle habitude pour 3Ami le lion et la vieille dame. Timidement, sur la route, ils discutaient. Les matinées de plus en plus resplendissaient de cette nouvelle amitié. Jusqu’au jour où Habra osa poser à 3Ami le lion une question.

Une question qui en dit long, un geste plein de sagesse

Ya 3Ami le lion, je ne sais comment te remercier, pour tous ces moments de ta journée sacrifiés à porter à mes côtés ! Dis-moi ce que je pourrais faire ?

Je ne fais pas cela à la recherche de quelque récompense. La satisfaction de mon Créateur me contente, dit le lion avant de s’éclipser.

Tous les matins, le poids du courageux travail du lion sur la vieille dame pesait. Sans savoir comment le féliciter, elle continuait à se joindre à lui en discussion pendant les trajets. Et le vieux lion de continuer à lui répondre timidement.

C’est vrai que tu es courageux, fort, et que jamais tu ne te plains, si seulement, quand nous discutons, ton haleine sentait bon…

A ces mots, 3Ami le lion, s’arrête. Il réfléchit et reprend chemin jusque devant la maison. Là, il pose les fagots de bois, durement portés sur son échine courbée. En se remémorant les longs mois passés à soulager la peine de sa voisine, la dame porteuse de bois, il se redresse et, change sa voix.

Habra, prend ta hache et frappe-moi au front ! lui ordonna-t-il, les sourcils froncés et le ton sec.

Comment pourrais-je, ya 3Ami le lion ? Pourquoi me demandes-tu cela ?

Un geste excessif, une sagesse qui vaut mille paroles

Le lion avance, insiste pour que la dame s’exécute, la menaçant de ses dents. Elle ne trouve pas d’autre choix que d’obéir et, la peur au ventre, de rentrer chez elle.

Les jours passèrent et 3Ami le lion semblait avoir disparu. Les deux porteurs de la forêt ne se croisaient plus.

Un matin, pourtant, Habra surpris sur son chemin le vieux lion qui hier était encore était son meilleur compagnon. Sans même vouloir s’excuser ou lui demander pardon, la vieille dame crut, le sourire au lèvres, que peut-être les beaux jours étaient revenus pour elle.

Habra, Ya Habra, les blessures sur la peau jamais ne durent mais les injures, dans la mémoire d’un vieux lion, perdurent.

Un tendre cœur prêt à aider, et un compagnon de route exemplaire depuis ce jour l’avaient quittée.

Les animaux dans les contes parfois nous suggèrent le bon comportement. Si tu as trouvé cette histoire courte intéressante et que tu en veux plus, n’hésites pas à nous faire part de tes suggestions.

Mais en attendant la suite, as-tu trouvé la morale ou la thématique de ce conte ? Réfléchis et dis-nous ton avis en commentaires.